Le nord du Laos
Le 27 mars, nous traversons le Mekong en pirogue afin de rejoindre le Laos. Une petite croisiere sur ce fleuve mythique nous conduit a Pakbeng. Eprouvee par les impossibles montagnes thailandaises, j apprehende un peu celles du Laos. Le nord du pays etant tres accidente, nous decidons d abandonner nos velos pour quelques jours et optons pour une decouverte de la pointe septentrionale du Laos en pirogue et bus public.
Nous allons de Pakbeng a Nong Khiaw (via Udomxai) en bus, velos sur le toit. Heureusement d ailleurs que Nico a pense a verifier a mi chemin que nos velos etaient toujours bien attaches, car sans cela, c est peut etre a pied que nous aurions du poursuivre notre periple... Les paysages que nous offrent cette route sont autant fabuleux que splendides. Nous allons de rejouissements en rejouissements....A commencer par la tranquille vallee de la Nam Beng avec sa terre ocre et ses petits villages sur pilotis flanques au bord de la riviere, puis la sinueuse route des cretes reliant Udomxai a Nong Khiaw ou s entrelacent villages pittoresques et forets verdoyantes. Ce n est pas sans regret que nous quittons Nong Khiaw, un petit havre de paix, paisible et tropical. Trois jours de pirogue sur la Nam Ou nous permettent de rejoindre Hat Sa (vers Phongsaly). Une chance pour nous que les Laos en charge de la navigation aient accepte d effectuer la remontee de la riviere alors que le niveau d eau est tres bas (navigation perilleuse). A deux reprises, nous sommes d ailleurs invites a descendre de bateau afin que la pirogue puisse franchir des rapides sans fond. L inconfort et l exiguite de ce voyage en pirogue sont fortement recompenses par les panoramas: falaises, villages suspendus aux flancs des montagnes... C est avec joie que nous decouvrons comment s organise la vie autour de la riviere: des buffles font trempette, des groupes de graconnets s adonnent a la peche, harpon en main, masque sur les yeux et tete dans l eau, des fillettes font leur toilette enrobees d un long tissu, des hommes montent, reparent, deplacent des barages hydroelectriqyes artisanaux faits de bambous, des femmes s occupent a l extraction de pierres, des jeunes filles rincent des legumes fraichement cueillis, des enfants barbotent dans l eau....tandis que quelques metres en amont de cette meme riviere, une vieille femme deverse quantites d ordures par dessus une passerelle...innocemment! Triste realite que de constater qu aucune sensibilisation a l environnement n est faite dans ce pays ou la nature est encore si sauvage! Le retour a Udomxai se fait par une piste caillouteuse. La photo finish (cf. Laurie deterree) laisse d ailleurs largement deviner l etat d ensablement de celle ci. Lors de ce trajet, nous avons la chance de partager le bus avec des autochtones appartenant a des minorites ethniques et portant le costume traditionnel.
Apres cette escapade de 6 jours, nous reprenons nos velos avec une immense joie et avec l assurance que les montagnes laos seront beaucoup plus accessibles a velo. Nous profitons pleinement des villages et des paysages que nous traversons et redevenons des touristes pas comme les autres aux yeux des Laos. Les echanges n en sont que plus forts, les emotions que plus belles, les gestes de la main que plus sinceres...nous allons meme jusqu a frissonner par 30 degres sous l effet d un sourire. Puis, petite halte incontournable a Luang Prabang. Ville tres agreable, charmante, au parfum de France avec ses venelles, ses maisons coloniales et ses boulangeries. Sans plus attendre, nous reprenons nos bicyclettes pour nous attaquer aux montagnes separant Luang Prabang de Vang Vien...3 etapes sublimes, sensationnelles..Je me reconcilie avec la montagne....les cotes (bien que tres longues = 15-20 kms) sont regulieres...je savoure, je deguste... qu il fait bon de voyager a velo au bord de ces rizieres, au creux de ces vallees ruissellantes, au sommet de ces cretes vertiginueuses, au pied de ces falaises abruptes, au coeur de ces ecrins de verdures...(les photos sont pour bientot sur le blog!). Nous rencontrons pour la premiere fois un randonneur a velo avec qui Nico roule une petite heure. Nous croisons et doublons egalement des pelotons entiers d ecolier(e)s a velo et certains essaient de faire la course avec nous. Bref, que du bonheur!